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#16 Krashtest du Sicile Express

5 jours, 1700 kilomètres, 14 cafés, 5 cocas, 23 voitures, 3 bus, 1 train, 4 lits, 115 euros.

Décompte rapide de notre voyage en Sicile, à base de stop et de couchsurfing, sacs au dos.

Le week end s'annonçait vide et chiant à Salerno, donc Zoé et moi avons décidé de partir aussi. Sauf que nous on avait plus de thunes. C'était tipar pour le trip le plus économique jamais réalisé. Je crois qu'avec 115€ tout compris pour 5 jours, on est bien.

Ce fut une expérience avec des hauts et des bas, il fallait s'y attendre, mais également très enrichissante à plusieurs égards. Tout d'abord, rappelons que nous parlons italien depuis seulement quelques mois, et que les siciliens ont un accent bien à eux. Et ne parlent pas anglais pour la grande majorité. Nous avons donc bien entraîné notre compréhension ainsi que notre pratique de la langue. Mais en nous corrigeant l'une l'autre, en repérant nos erreurs, nous ne dirons plus jamais « ho chiedato », puisque c'est « ho chiesto » (exemple parmi tant d'autres). Nous voilà plus italiennes que jamais.

Ce fut également riche en rencontres, diverses et variées, de nombreuses personnes ont croisé notre route, ont partagé avec nous une part de leur vie, un siège dans leur voiture, un café, un verre de vin, ou seulement quelques mots.

Dans les personnes qui nous ont touché ou fait rire :

Sandro, artiste de rue, accordéoniste adorable qui nous a dit que sa fille étudiait dans une grande école de danse à Milan, et qu'il avait des amies françaises sur facebook. Qui eut cru qu'il aurait facebook ?

Gianni, dans sa camionnette nous a avoué qu'il avait de tatoué «Adele» sous le slip, le prénom de sa fiancée quand il avait 20 ans. Depuis il doit expliquer aux femmes qui est cette Adèle. On a vraiment beaucoup rit. Ce mec à mon prénom tatoué sous le slip !

Un couple adorable, madame d'origine belge, et monsieur sicilien. Lui avait aussi fait un grand voyage en stop quand il était jeune. Il aurait bien voulu recommencer. Sa femme : « non mais vas y. Et dans une heure je passe te chercher. » Tellement mignon.

Lucio, notre premier couchsurfer qui parlait tellement, mais tellement. Toutes les femmes qu'il avait pu rencontrer étaient « bellissime ». Il est professeur de collège, et depuis qu'il a perdu sa femme il est devenu couchsurfer professionnel. Partager sa maison pour ne pas se sentir seul.

Noémie, notre ange gardien, du Bed&Breakfast de Pachino. Une femme adorable qui nous a accueillit comme des princesses, et a bien voulu faire la guide pour nous montrer Portopalo, à l'extrême sud de la Sicile. Magnifique.

Ciro, un couchsurfer bien rôdé, qui nous a également très bien accueillies.

Andrea, l'homme politique, karatéka et fan de chihuahua qui nous a emmenées jusqu'à Noto à 1000km/h parce qu'il était en retard à la télé.

Alberto notre couchsurfer et Vincenzo son meilleur ami, bailleurs invétérés, chez qui nous sommes restées deux nuits. Nous avons rencontré sa famille et partagé du temps avec lui.

Eugénio, un covoitureur débutant mais juste parfait, le mec du genre à amener sa copine à Disney à Paris et offrir un café à ses covoitureuses.

Le chauffeur du bus, qui nous a prises en pitié et nous a emmenées avec sa propre voiture jusqu'à Agrigento après son travail.

Andrea le streetchef, en plein milieu du marché il prépare les meilleurs sandwiches du monde ! Et avec une générosité incomparable. A base de plein de fromages différents, de tomates séchées, de jambon... comptez 4€ le sandwich énorme.

Et tant d'autres avec qui nous avons eu l'occasion de discuter, d'échanger. Ce sont eux qui rendent ce voyage inoubliable.

Il faut bien l'avouer, tout ne s'est pas toujours si bien passé et nous avons eu quelques frayeurs. Notre pire erreur fut d'avoir accepté de monter avec deux tunisiens passablement peu rassurants. Mais, laissant nos préjugés de côté, et puisque nous avons toutes les deux horreurs de juger les gens sur leur origine, nous sommes montées avec eux. Malheureusement, ils nous ont emmenées à l'opposé de où nous voulions aller, le conducteur avait des cicatrices plein les bras, son frère est en prison à Marseille. Nous nous sommes retrouvées en pleine campagne, au milieu de champs agricoles, et nous sommes allées jusqu'à son lieu de travail, un hangar de pastèque perdu au milieu de rien. Dès la première ville où nous sommes passés, nous avons insisté pour descendre, en lui expliquant qu'il était normal pour nous d'avoir peur. Sans compter qu'il conduisait vraiment trop vite sur des routes minuscules et vraiment pas prudemment. Enfin, dieu merci nous sommes descendues et l'histoire s'arrête là.

Autre mésaventure, nous sommes montées avec Alex le roumain, qui conduisait aussi vraiment mal, il nous a fait faire mille détours. Ce n'aurait pas été trop grave s'il n'avait pas été aussi tard (genre 18h) et si nous n'avions pas été trop loin de la ville où nous devions passer la nuit. C'est comme ça qu'on s'est retrouvées à Gela, encore une ville inutile, nuit tombante, assez loin d'Agrigento. J'affirme que j'étais d'une humeur dégueue et vraiment pas rassurée. Bon finalement, un bus, un chauffeur sympa et nous sommes arrivées à Agrigento vers 21 heures.

Ce même soir, nous nous sommes retrouvées en boîte de nuit, à à peine 23h. Absolument crevées, dans une boîte vide et glaciale. Au bout de deux heures, alors que la foule avait finit par arrivée, nous sommes allées dormir dans la voiture. Une honte pour deux erasmus mais la journée avait été interminable.

Cet article aussi pour vous donner de bonnes raisons d'aller en Sicile :

Des paysages magnifiques, des côtes sauvages, des temples grecs à 5 minutes de la ville, une mer d'un bleu incroyable, des villages de pêcheurs tellement typiques, des villes et villages superbes (Noto, Ragusa, Palermo, Portopalo...), la Sicile est une île que l'on sent touchée par la pauvreté, comme le sud de l'Italie, mais riche en paysages, un des plus beau endroit que j'ai visité !

La nourriture ! Le panino d'Andrea, les cannolos de Siracusa (fourrées à la ricotta), les tomates de Pachino, les arancini de Palermo, le café, les siciliens mettent du cœur dans leur cuisine et ça se sent !

« Main froide, cœur chaud »

Les siciliens, comme ils le disent eux même ont le sang chaud, parlent avec les mains (oui comme tous les italiens) et cuisinent avec le cœur. Et c'est pas si faux.

En étant deux filles à faire du stop, nous avons eu plusieurs réactions différentes. Outre le fait que certains nous auront très certainement prises pour des putes, la plupart des gens nous on dit de nous méfier. Finalement ils avaient plus peur pour nous que nous. Ahah.

Dans les conseils récurrents : « regardez bien dans les yeux », « ne montez pas avec des tunisiens ou marocains » (c'est vraiment moche à dire, mais vu ce qu'il nous est arrivé...)

Plusieurs personnes ont trouvé bizarre que deux filles fassent du stop, certain ont même voulu nous payer le bus, presque tous voulaient nous poser à une gare. D'autres ont fait des détours, sont allés plus loin, ou se sont mis en retard pour nous avancer. Globalement les gens nous ont quand même encouragé, ils étaient à chaque fois un peu plus impressionnés du trajet que l'on avait parcouru.

Mon conseil si vous voulez faire du stop : ne pas être seul(e), se concerter d'un regard avant de monter avec quelqu'un, garder son sac avec soi, ne pas refuser un café, parler au moins un peu la langue du pays où vous vous trouvez. Et profiter du voyage!!

«Si vous êtes dans ma voiture, alors vous êtes mes invitées ».

Si tout s'est bien passé avec la personne avec qui vous êtes parti, alors c'est un(e) vrai(e) ami(e).

Merci mon Zazou

#16 Krashtest du Sicile Express
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